samedi 19 février 2011

Les érables embrassent bien

Le baiser, 1859-1867
Francesco Hayez (1791-1882)
Il faisait si beau hier, on aurait dit le printemps, une lumière à nous faire croire aux miracles. Je suis sorti embrasser l’air. Les corneilles entonnaient « Heureux d’un printemps », de Paul Piché, qui est au printemps ce que « Mon pays, ce n’est pas un pays », de Vigneault, est à l’hiver.

Si j’avais eu mes bottes en caoutchouc, j’aurais sauté à pieds joints dans la première flaque d’eau à ma portée : je trépignais de la tête! L’envie de boire la sève d’un érable à la paille, de ramasser des brindilles pour m’en faire un nid, d’ouvrir toute grande la baie vitrée de mon âme et libérer tous les oiseaux captifs que l’hiver contraint à la réclusion et au silence.

Je me suis même surpris à enlacer un arbre, retrouvant du coup mon enfance. Puis j’en ai étreint un second, puis un autre, et un autre encore.

Je puis aujourd’hui le confirmer : les érables embrassent bien.


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