samedi 13 avril 2013

Les lèvres rouges du soleil



Icare, 1947
Henri Matisse (1869-1954)
Comme si le rouge incandescent des lèvres de Marilyn était un appel au secours, ce désespoir-là.

Ou la réverbération triste du chant des baleines, jusqu’en la moelle de l’âme. J’écris aussi cette musique-là, océanique, si tristement belle.
 

Et la beauté noire du vertige, aussi, quand ton corps vacille sur le mien, dans une pluie d’étoiles spasmodiques et ruisselantes.
 
Les lèvres rouges du soleil, s’en approcher, cet embrasement-là, à deux doigts de la mort.
J’écris toujours comme si tu m’embrassais pour la dernière fois. J’écris toujours à deux doigts de la mort.

Cette urgence-là, en fixer la couleur et la teneur, dans l’immédiateté. Peut-être aussi la douleur.

Vouloir embrasser le soleil, pour voir, pour voir même la beauté du noir. Comme Icare, ou Marilyn. Ce feu-là, dans le regard et sur les lèvres. Dans l’élévation à tout prix.
Brûler de tout.