lundi 31 janvier 2011

Le gars de la laveuse

J’ai attendu toute la journée « le gars de la laveuse ». Chez nous, on dit toujours « le gars de la laveuse », « le gars de la sécheuse », « le gars de la télévision » plutôt que « le réparateur »; « le gars de l’épicerie », « le gars de la pharmacie », « le gars de chez Métro » plutôt que le livreur; « le (petit) gars du journal » plutôt que le camelot; « le gars de la peinture » plutôt que le peintre, etc. On est toujours un peu surpris quand, en ouvrant la porte « au gars du câble », on découvre une fille qui nous gratifie de son plus beau sourire tout en nous donnant une solide poignée de main!

Toute la journée à attendre « le gars de la laveuse », à écouter « les émissions de madame » à la télévision : « Les lionnes », « Deux filles le matin », « Ricardo », « C’est ça la vie », « Les feux de l’amour », etc. Ce n’est pas facile d’être « une femme qui reste à la maison » toute la journée : on passe la journée à attendre qu’il se passe quelque chose!

Il est presque quatre heures et « le gars de la laveuse » ne s’est toujours pas présenté. Pour me désennuyer, je fais deux trois tours de sécheuse, en suçant des feuilles de fleecy.

samedi 29 janvier 2011

Même les bouddhas jouent au yo-yo

Garçon jouant au yo-yo, v. 440 av. J.-C.
Rien ne me calmait tant, enfant, que lorsque je m’amusais avec mon yo-yo. Les médecins et les dentistes devraient toujours en laisser traîner un ou deux spécimens dans leur salle d’attente; je suis persuadé que cela contribuerait pour beaucoup à alléger l’atmosphère lourde et tendue qui règne d’ordinaire dans ces endroits mortifères.

Même les bouddhas jouent au yo-yo, car on peut tout faire, et même mieux faire tout ce qu’on entreprend, une fois que l’on a appris à bien maîtriser son esprit. Il faut d’abord apaiser son mental, au mieux le faire taire, « déconnecter » son esprit pour ensuite le recharger avec une source d’énergie beaucoup plus vivifiante, d’essence (sic) pure et transcendante : votre nature profonde!

Tout en vous permettant une concentration analogue à celle que vous pourriez obtenir après une séance de méditation de 15 minutes, le yo-yo vous rendra votre tout premier sourire, celui-là même qui plaisait tant à votre mère, ce sourire de bouddha qui donne aux joues des enfants leur carnation si particulière.

Je ne puis désormais approcher une statue de bouddha sans aussitôt vouloir déposer à ses pieds le yo-yo lumineux rouge et bleu de mon enfance.

C’est décidé : je me remets au yo-yo, et demain, au yoga.


jeudi 27 janvier 2011

Quand le chat toise la bonne

Shirley Booth (1898-1992), dans la série télévisée « Adèle » (Hazel),
de Ted Key 
Je me suis toujours demandé à quoi pouvait bien penser un chat quand il nous voit en train de nous échiner à passer l’aspirateur. Le mien, en tout cas, me faisait vite comprendre que j’avais bien du temps à perdre pour m’adonner à une occupation aussi futile.

« À quel jeu bruyant et insignifiant t’adonnes-tu donc, maître? », semblait me dire Piano, mon vieux mâle castré qui, pour mieux me narguer sans doute, me voyant faire, bayait aux corneilles. « Il aspire quoi au juste ton engin tonitruant, des balles imaginaires? »

Quand le chat toise la bonne, c’est que papa est au golf, ou maman (je viens d’écrire mon premier proverbe absurde).

Je vous fais grâce de ce que les chats pensent de leur maître ou de leur maîtresse quand ils les voient, l’été, au volant de cette autre machine tout aussi diabolique : la tondeuse à gazon.

Pour me venger, j’appellerai mon prochain chat Adèle, même si c’est un mâle.


samedi 22 janvier 2011

Le filet de porc

Priape au caducée, fresque murale anonyme,
entre 89 avant notre ère et 79 de notre ère
Chaque fois que je prépare mon filet de porc au citron et aux champignons, je pense à Priape. Je frotte d’abord la pièce de viande avec une gousse d’ail, puis je la saupoudre généreusement de paprika avant de la faire revenir dans le beurre. Je ne sais trop si c’est la texture ou la couleur de la chair qui me donnent cette drôle d’impression, mais il me semble que je tiens entre mes mains le sexe monstrueux du dieu de la fertilité!

Mais voilà, j’ai beau manipuler la chose, la stimuler, la caresser, rien n’y fait : le sexe gigantesque s’obstine à demeurer flasque, comme si Priape lui-même ne pouvait pas échapper à ce problème qui touche beaucoup d’hommes de mon âge : la dysfonction érectile.

J’avoue ressentir un certain malaise quand je dépose le filet sur la planche à dépecer pour le découper en tranches.

mercredi 19 janvier 2011

Le jaune était sûrement crevé d'avance


Le Cri, v. 1886, Auguste Rodin (1840-1917)
(Photo: André Lebeau, Musée Rodin, Paris, 2009)
Il y a des matins, en faisant frire les œufs dans la poêle, vous vous dites : « Ce n’est pas possible, c’est le quatrième que je rate, le jaune était sûrement crevé d’avance. » Alors, vous vous résignez à manger vos œufs crevés. Vous vous préparez ensuite un bon bol de café au lait, mais en ouvrant le réfrigérateur, vous réalisez qu’il n’y a plus de lait. Vous vous résignez alors à boire votre café noir. En attendant, vous surveillez les rôties du coin de l’œil, car depuis quelque temps le grille-pain n’en fait qu’à sa tête; trop tard, l’alarme du détecteur de fumée vous fait comprendre que vous mangerez encore une fois vos rôties brûlées. Vous vous dites : « Au moins, les piles du détecteur fonctionnent. »

Dans la salle de bains, en vous brossant les dents, vous vous surprenez à sourire. Puis vous partez travailler, le cœur presque léger. Vous ouvrez la porte. Pendant la nuit, le mercure est descendu à -32°C. Vous auriez envie de mettre votre langue sur la poignée de fer, juste pour voir. Vous ne savez pas ce qui vous retient d’essayer.

dimanche 16 janvier 2011

Adopter un lapin



Le lapin nain est l’animal de compagnie idéal. Doux, affectueux, propre, on peut même l’habituer à se servir d’une litière. Enjoué, docile et intelligent, on peut aussi lui apprendre certains tours qui sauront à coup sûr épater la galerie.
Celui de mon ami J***, Lubie, une femelle toute noire, n’aimait rien tant que jouer aux dames. Dès que son maître posait le damier sur le sol, la lapine accourait et, avec son petit museau tout froid, poussait une à une toutes les pièces hors du jeu, n’en conservant qu’une seule qu’elle se mettait alors à grignoter allègrement, comme si elle avait voulu faire comprendre à son partenaire qu’elle avait encore une fois gagné la partie et qu’elle pouvait maintenant savourer sa victoire. Mais ce qui étonnait davantage mon ami, c’est que, chaque fois, Lubie choisissait toujours une dame rouge!
On sous-estime la valeur réelle des lapins, la place et le rôle qu’ils occupent dans nos vies, dans notre imaginaire, le soutien et le réconfort qu’ils peuvent nous apporter. Dans les mains d’un enfant, un lapin est exactement le contraire d’une grenade qu’un soldat s’apprête à lancer.
On devrait faire du lapin le symbole de la paix, celui de l’enfance retrouvée.

samedi 15 janvier 2011

Le syndrome de la Polynésie

Polynésie, la mer, 1946, Henri Matisse (1869-1954)
Au soleil, je suis toujours en Polynésie. C’est ce que je me répète mentalement, chaque matin, entre le 6 janvier et le 1er avril. Un mantra, en quelque sorte, qui me permet de passer au travers de l’hiver.

Comme Gauguin, Matisse, Brel, je rêve de Tahiti, des Îles Marquises, de Bora Bora. Comme beaucoup de Québécois à pareille date, je suis atteint par le syndrome de la grande déprime d’Après-Noël, le S.G.D.A N., appelé de façon moins prosaïque « syndrome de la Polynésie ».

Ce n’est pas que l’hiver québécois soit trop long, ou trop froid; c’est tout simplement qu’il est trop blanc, trop noir. J’ai l’impression de vivre en noir et blanc pendant six mois!

Je n’ai jamais mis les pieds en Polynésie, mais chaque fois que je contemple les grandes gouaches découpées que Matisse a réalisées en 1946, « Polynésie, la mer » et « Polynésie, le ciel », c’est comme si je m’y trouvais. « La perruche et la sirène », qui date de 1952, offre également un excellent antidote à la déprime de l’hiver.

En hiver, je suis donc toujours en Polynésie. C’est bien ce que je disais : au soleil, je suis toujours dans la lune.

Je rêve toujours en couleurs.
 
La perruche et la sirène, 1952, Henri Matisse (1869-1954)


lundi 10 janvier 2011

Vivre, c'est ne pas mentir

Alphonse Allais (1854-1905)
Vivre, c’est ne pas mentir. Le beau mensonge que celui de croire que tout va bien, que l’on a toute la vie devant soi, que la mort ne nous concerne pas, que l’on est éternel! Pour la plupart d’entre nous, vivre, c’est toujours plus ou moins mentir, se mentir à soi-même, c’est-à-dire, refuser de voir la vérité en face. Alors on vit comme si on n’allait jamais mourir. Cicéron disait : « Philosopher, c’est apprendre à mourir. » Ne pourrait-on pas dire, de manière générale, que vivre, c’est aussi apprendre à mourir?

Il ne faut pas craindre la mort. Car mourir, c’est tout simplement partir, s’en aller. Si la mort nous angoisse tant, c’est que l’on ignore où l’on s’en va. L’adage bien connu : « Partir, c’est mourir un peu », pourrait servir d’amorce à notre réflexion, nous rassurer face à l’éventualité de notre propre mort, peut-être même nous exhorter à vivre mieux, à vivre plus intensément?

Pour pousser plus loin la réflexion, on pourra également s’inspirer de cette citation d’Alphonse Allais : « Partir, c’est mourir un peu, mais mourir, c’est partir beaucoup. »

Vivre, c’est ne pas mentir. Bref, tout le contraire d’écrire.

samedi 8 janvier 2011

Poétique de la vaisselle

J’ai toujours aimé faire mon lit le matin. Cela me donne l’énergie nécessaire pour bien commencer la journée. J’ai appris très tôt; au début, j’accompagnais ma mère quand elle faisait sa tournée matinale dans nos chambres, me contentant de la regarder faire, puis, dès l’âge de 6 ans, j’étais en mesure d’opérer seul. Il y avait dans les gestes de ma mère beaucoup d’application et en même temps une grande douceur lorsque, avec ses mains, elle repliait le couvre-lit sous les oreillers pour faire une belle ligne droite. Il me semble encore l’entendre fredonner. J’enviais sa dextérité et je rêvais du jour où je pourrais faire mon lit avec autant de facilité.

Je ne le disais à personne, mais quand un oncle ou une tante me demandait ce que je comptais faire plus tard, j’avais envie de leur répondre : « Une mère de famille, comme ma mère. » Aussi, pour ne pas mettre mon entourage dans l’embarras, je disais que je voulais devenir cuisinier, ce qui ravissait mon père, ou missionnaire d’Afrique, ce qui ravissait ma grand-mère.

Comme on dit « femme de maison », ou ménagère, je suis donc devenu un « enfant de maison ». J’assistais ma mère dans ses corvées quotidiennes : ménage, lavage, préparation des repas. À mon insu, je m’initiais à la poésie : l’ordre, la rigueur, la patience, la beauté (que je confondais alors avec la propreté) me donnaient l’illusion d’un monde d’harmonie, de paix, de silence et d’amour.

Toute cette poétique du quotidien disparut comme par enchantement dès que je me mis à fréquenter l’école; et à partir du moment où j’appris à écrire, le goût que j’avais pour les travaux ménagers s’amenuisa peu à peu. Je m’intellectualisais!

Aujourd’hui, chaque fois que je fais la vaisselle, je revois ma mère qui fait son lit. Et tout comme on fait la vaisselle ou son lit, je fais aussi des poèmes.

jeudi 6 janvier 2011

Lire les yeux

Denis Payette par André Lebeau, Bourgos, Espagne, 2006
Je ne me lasse pas de regarder les gens dans les yeux, plus particulièrement ceux que j’aime, mes proches, mais il m’arrive aussi à l’occasion de regarder à la dérobée un parfait inconnu, simplement pour mieux essayer de comprendre le mystère de son être, y déceler ne serait-ce qu’une toute petite portion de son âme : je suis ce que l’on pourrait appeler un voyeur compassionnel.

J’ai besoin de lire le livre que chacun porte en soi (que de façon familière on traduit par « dans mon livre à moi » et que l’on devrait remplacer par « dans mes yeux à moi »), ce livre-là qui confère à nos yeux leur couleur unique et leur éclat si particulier.

Je crois que l’on gagnerait beaucoup plus à lire dans les yeux des gens plutôt que dans les tasses de thé ou dans les lignes de la main. Je crois également que l’on ne regarde jamais trop quelqu’un dans les yeux.

mardi 4 janvier 2011

Manger de la poésie

Café Les Entretiens, 1577 ave. Laurier est, Montréal
Au café Les Entretiens, sur la rue Laurier à Montréal, on sert le meilleur gâteau aux carottes au monde. Je l’ai dit à la serveuse : « Je n’ai jamais mangé de toute ma vie un gâteau aussi bon; je n’en ai d’ailleurs jamais vu d’aussi beau. » Glaçage au fromage onctueux garni de grosses noix de Grenoble, le tout accompagné d’un coulis à la framboise et décoré de quelques tranches d’oranges. « Je vais en parler sur mon blogue », ai-je ajouté.

La jeune fille m’a souri. Puis, me désignant du doigt le cuisiner : « Vous pouvez lui dire en personne, c’est lui là-bas au fond de la salle. »

Je suis donc allé féliciter le chef : « Excellent votre gâteau, chef. » Mais j’aurais dû lui dire : « Monsieur, votre gâteau est un poème, et c’est la première fois que je mange de la poésie. Je vous en remercie. »

Il paraît que le Reine-Élizabeth n’est pas mal non plus.

Il pleut des écureuils

Golconde, 1953, René Magritte (1898-1967)
Je me suis levé ce matin avec cette drôle de pensée. Je fumais tranquillement sur le balcon lorsque la chose s’est produite. Je me disais : s’il pleuvait des écureuils, il me semble que je me sentirais moins déprimé.
J’imaginais le tableau : des milliers d’écureuils roulés en boule qui tombaient du ciel en cascade, comme de grosses balles de neige de fourrure. Une grande douceur et une paix souveraine émanaient de la scène.
Certains matins, je me dis que je l’ai échappé belle : à 53 ans, je ne suis toujours pas devenu un homme.
J’ai déjà écrit ailleurs : Les écureuils ne sont pas des oiseaux et pourtant ils volent. J’ai pensé aussi que des écureuils avec du vernis à ongles rose aux quatre pattes, ce ne serait pas mal non plus.

lundi 3 janvier 2011

Le secret du bonheur

La Mélodie du bonheur, 1965, Robert Wise (1914-2005)
Il n’y a pas 56,000 façons d’être heureux : pour être heureux, il suffit d’en prendre conscience. Le bonheur, c’est d’être heureux, aurait dit monsieur de La Palice.

Le secret du bonheur? On se lève le matin, on se regarde dans la glace, droit dans les yeux, et l’on se dit, à voix haute de préférence : « Je suis heureux! »

Le bonheur n’est rien d’autre qu’un bref moment d’extralucidité qui nous force à garder les yeux ouverts un peu plus longtemps que de coutume. « J’ai les yeux grand ouverts sur le monde, je respire, je suis vivant, je suis heureux! »

Voltaire, qui s’est éteint à l’âge vénérable de 84 ans, disait : « J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé. » On pourrait croire, aussi, comme beaucoup d’autres, que « le bonheur est dans le pré », un pré rempli de fleurs, des marguerites de préférence, car le bonheur n’aime rien tant que la simplicité.

Tous les gens qui sourient sont heureux et tous les gens qui sont heureux sourient. Il faut une fois de plus donner raison à monsieur de La Palice : si le bonheur est un secret, ne vaudrait-il pas mieux se garder de l’ébruiter?

Le talent



Tout le monde a un talent, mais la plupart d’entre nous mourront sans que personne en ait eu la moindre idée. Je me suis donné pour mission de découvrir le talent caché de chacune des personnes que je côtoie. Mais qu’est-ce que le talent, véritablement?

Prosaïquement, c’est quelque chose que l’on fait mieux que n’importe qui d’autre, un domaine dans lequel on excelle, un art que l’on est seul à pratiquer.

Poétiquement parlant, le talent est un don reçu à la naissance. Certains auront la chance de l’exploiter, d’autres pas; mais qu’importe : tout le monde reçoit à la naissance ce don exceptionnel qui fait de lui un être unique.

Le talent, dans une plus large mesure, réside dans la confiance en soi, dans l’estime de soi-même. Il suffit que quelqu’un reconnaisse cette singularité de notre caractère et nous voilà partis pour la gloire. Malheureusement, plus ce talent est singulier, plus il est difficile de le reconnaître. Fatalement, plusieurs personnes talentueuses se lassent d’attendre la reconnaissance et finissent par ne plus croire en leur propre génie. Seuls persistent et signent ceux et celles dont la force de caractère, la foi et la volonté sont inébranlables.

On a tort de penser, comme on l’entend si souvent, que le génie est constitué de 10 % de talent et de 90 % de travail ou d’acharnement : on confond ici résignation avec persévérance. C’est la force de caractère qui détermine le talent. Et tous les génies sont des impatients. 

Un peintre qui écrit

La poétesse, 1940, Joan Miró (1893-1983)
Féru de poésie autant que de peinture, j’aurais pu tout aussi bien devenir peintre plutôt que poète. Pour moi, d’ailleurs, ces deux formes d’expression artistique sont si intimement liées que je les confonds parfois. C’est souvent le cas chez Miró : quand on se retrouve devant une de ses toiles, on ne sait jamais si on est en train de regarder un tableau ou de lire un poème. Dans mes poèmes, les sensations, les sentiments, les états d'âme agissent comme les couleurs dans une peinture. Je suis très sensible à la vibration des mots, à leur couleur particulière. Lire un poème, c'est comme se retrouver devant un vitrail : il faut du silence et du recueillement si l'on veut apprécier pleinement la lumière. C'est ce « flou » volontaire entre peinture et poésie que je cherche à reproduire dans mes écrits. Et bien que je me considère avant tout comme un peintre qui écrit, j'aspire de plus en plus à devenir un poète qui peint.