dimanche 20 février 2011

Dix mille cocoricos

Coq licorne 1952
Jean Dallaire (1916-1965)
Je me lève parfois le matin avec une envie de vivre telle que j’ai l’impression que des profondeurs de mon être monte le cri de milliers de coqs s’époumonant pour célébrer la victoire d’un nouveau jour, dix mille cocoricos stridents comme une admonestation au ciel pour faire reculer les nuages, une joie de vivre telle que je me surprends à replier mes bras sous mes aisselles comme si j’étais sûr de pouvoir m’envoler.

Ce cri, je l’entends distinctement, c’est celui de l’envol, celui qui nous pousse à voir plus loin que le bout de notre nez, celui qui nous redresse le dos et nous fait lever la tête, et marcher sur la pointe des pieds, un cri qui vous secoue de bas en haut, traversant chacune des vertèbres de votre dos, qui vous fouette les sangs, à la fois cri de ralliement et chant d’amour, un opéra dont vous êtes à la fois le héros, l’héroïne, les chœurs à vous tout seul.

Alors, oui, réellement, je m’envole, les deux pieds au sol, les bras en croix, la tête au ciel, un Christ de bonheur.


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