mercredi 19 janvier 2011

Le jaune était sûrement crevé d'avance


Le Cri, v. 1886, Auguste Rodin (1840-1917)
(Photo: André Lebeau, Musée Rodin, Paris, 2009)
Il y a des matins, en faisant frire les œufs dans la poêle, vous vous dites : « Ce n’est pas possible, c’est le quatrième que je rate, le jaune était sûrement crevé d’avance. » Alors, vous vous résignez à manger vos œufs crevés. Vous vous préparez ensuite un bon bol de café au lait, mais en ouvrant le réfrigérateur, vous réalisez qu’il n’y a plus de lait. Vous vous résignez alors à boire votre café noir. En attendant, vous surveillez les rôties du coin de l’œil, car depuis quelque temps le grille-pain n’en fait qu’à sa tête; trop tard, l’alarme du détecteur de fumée vous fait comprendre que vous mangerez encore une fois vos rôties brûlées. Vous vous dites : « Au moins, les piles du détecteur fonctionnent. »

Dans la salle de bains, en vous brossant les dents, vous vous surprenez à sourire. Puis vous partez travailler, le cœur presque léger. Vous ouvrez la porte. Pendant la nuit, le mercure est descendu à -32°C. Vous auriez envie de mettre votre langue sur la poignée de fer, juste pour voir. Vous ne savez pas ce qui vous retient d’essayer.

3 commentaires:

  1. Don't pet the yellow, disait tante Jeanne- D'Arc...
    Suze xx

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  2. Ces jours-là, vous pourriez penser que votre bohneur a avorté dans l'oeuf.

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  3. Ces jours-là, également, vous pourriez vous dire que les oeufs, finalement, contrairement à ce qu'on veut bien nous faire croire, ce n'est pas si bon pour la santé.

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