dimanche 9 octobre 2011

La folle portait des chats vivants en guise de boucles d'oreille

La monomane de l'envie, 1822
Théodore Géricault (1791-1824)
Je suis revenu du dépanneur avec mes six Heineken, un paquet de Gauloises blondes et cette drôle de phrase : « La folle portait des chats vivants en guise de boucles d’oreille. » J’ai pensé : « Encore heureux, la folle, qu’elle n’ait pas eu l’idée de porter des autruches, à la place, elle en serait bien capable! Allez savoir ce qui se passe dans la tête d’un fou! »

Il fallait voir les pauvres bêtes se débattant pour échapper à leur martyre. Et elle, la pauvre folle, que les gens du quartier surnomment affectueusement « Madame Céline », marchait la tête haute, comme si de rien n’était, se vantant d’être la seule à savoir le nom du prochain enfant de Celine (sic) et René : « Noé, si c’est un garçon, qu’elle disait, Néo, si c’est une fille. »

Je suis sur le point de lui demander : « Et si c’était des jumeaux, ils vont les appeler comment ? Noël et Léon ? Néron et Nérine ? Rino et Rona? »

Moi, je rentre tout sagement à la maison, encore tout secoué par cette vision d’horreur, toute cette misère humaine, pris de remords à l’idée n’avoir même pas pris la peine de lui demander le nom de ses chats.

J’ai sorti mon carnet de chèques et j’ai fait un don à la SPCA.

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