dimanche 9 octobre 2011

Bobin écrit la lumière

(Crédit photo: André Lebeau,
Lampions à Barcelone, 2009)
Je lis « Un assassin blanc comme neige », le dernier ouvrage de Christian Bobin et je m’en remets à peine. C’est le genre de livre que je voudrais relire quelques heures avant ma mort, pour me réconcilier avec le ciel, la vie, la mort. Bobin allume toutes les lettres de l’alphabet : il écrit la lumière!

Bobin m’inspire, au sens sacré du terme, au sens mystique : je savoure chaque phrase, chaque mot, chaque lettre, comme si j’étais à deux doigts de la mort et que je ne voulais rien perdre des derniers instants de ma vie. Je pense ici au parfum des lilas, aux yeux des chats, au chant des cigales, aux étés sans fin qui fleurent si bon le melon rose, l’oseille et les petites fraises des champs.

J’aimerais tellement croire, comme Bobin, que la mort n’est rien.

Il m’a suffi d’une phrase pour me réconcilier avec l’écriture, avec la vie, avec la mort : « Les roses sont les preuves soûlantes de l’existence de Dieu. » Cette phrase me brûle. Chaque fois que j’écris le mot « Dieu », je vois ses yeux.

Écrire la lumière, rien de moins. Ça, ou alors le carmel!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire