samedi 18 juin 2011

L'été n'a pas de prix ni de sens


Adam et Ève dans le jardin d'Éden, 1616
Pierre-Paul Rubens (1577-1640)
Du soleil, du soleil, du soleil à revendre, gratis!

Aller jusqu’à imaginer l’homme de Cro-Magnon en tutu rose, Perfecto et talons aiguilles, un gorille albinos exécutant des travaux à l’aiguille dans un salon rococo, un pape, n’importe lequel, se peignant les doigts de pied en rouge vif, une baignoire remplie à ras bord de smarties, de guimauves et de jujubes, un monde à la Magritte, ni plus ni moins, une église où des bébés alligators s’ébroueraient joyeusement dans les fonts baptismaux et les bénitiers, un iceberg en feu défendu par des sapeurs-pompiers en G-string, des manchots empereurs brandissant fièrement le drapeau gay au défilé de la Fierté à New-York, la résurrection inopinée et inexpliquée de Marylin Monroe et du Frère André, du maïs multicolore anticancéreux, des tomates cubiques et des céleris pouvant également servir de passe-partout, tout cela que le soleil, qui tape fort aujourd’hui, me chante à l’oreille, et qui m’en doit plus d’une.

Un lion agnostique débattant de l’existentialisme avec une brebis bisexuelle socialiste, des divans très Roche-Bobois dessinés par Baudelaire, Proust commentant la dernière collection de Jean-Paul Gaultier, Lady Gaga ordonnée prêtre à Rome, une journée entière consacrée à tous les tarés de la terre où tout le monde, par solidarité, se ferait raser le crâne.

De petits singes vert pistache qui nous offriraient des martinis fluorescents, allumeraient nos cigarettes, et qui nous serviraient des tartes aux myrtilles géantes recouvertes d’une meringue aux nuages roses dans des feuilles de bananiers d’or serties d’émeraudes comestibles et aphrodisiaques.

Il fait tellement beau : je me roulerais tout nu dans l’herbe, entouré de lionceaux qui me lécheraient sans vergogne les oreilles et les pieds.

L’été n’a pas de prix ni de sens.


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