mardi 2 août 2011

Les levrettes de Jules

Portrait d'Alphonse de Lamartine, 1830
Henri Decaisne (1799-1852)
Cléopâtre aurait offert à Jules César quatorze petites levrettes, ces « oiseaux à quatre pattes » qui plaisaient tant à Lamartine. À Rome, ils devinrent bientôt si populaires qu’on ne les désigna plus désormais que sous le nom de « Levrettes d’Italie » ou « Petits lévriers italiens » (PLI).

Comment Jules accueillit-il ce présent vivant? Cléopâtre avait-elle quelque chose à se faire pardonner? Pourquoi quatorze, pourquoi pas plutôt une douzaine? Sept mâles, sept femelles? L’Histoire, malheureusement, ne retient pas ce genre de détails.

L’intention de Cléopâtre n’était-elle pas d’offrir à son amant quelque chose qui lui rappellerait à la fois la douceur de sa peau, sa grâce, son élégance, son raffinement, sa beauté déjà légendaire, au profil si nettement accusé? Ainsi, Jules songerait à elle chaque fois qu’il caresserait à tour de rôle ces petites bêtes au tempérament si frileux et au nez tout aussi effilé que celui de sa maîtresse.

Comment faire plaisir à un homme dont la puissance et la renommée dépassent toutes les frontières? On n’offre pas des roses, encore moins du chocolat, à un empereur. Je ne crois pas non plus qu’un rasoir, un peignoir ou une cravate auraient été un choix judicieux.

Certes, Cléopâtre avait beaucoup d’imagination, le goût sûr, un joli nez et, sans nul doute aussi, un très gros ego. En un mot, elle avait du flair.


La Reine d’Égypte, très femme du monde, n’offrit rien de moins à son Jules que quatorze exemplaires de son incomparable nez.


1 commentaire:

  1. «Ah ! Lamartchine, avec chon lévrier ! Y'était beau !»
    Monique Benoît

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