mardi 2 août 2011

Le chien de Madame de Sévigné ( suite de: Les levrettes de Jules)

Portrait de Marie de Rabutin-Chantal,
marquise de Sévigné, vers1665
Claude Lefèbvre (1637-1675)
Le chien de Madame de Sévigné ne mangeait que du pain trempé dans du lait. Ce n’est pas seulement une jolie phrase, le fait est consigné quelque part dans son abondante correspondance.

Depuis deux jours, cette phrase ne me sort plus de la tête! Si je pouvais au moins mettre un nom sur la bête!

À défaut de me renseigner sur la perruche de Mallarmé (qui devait sans doute s’appeler « Azur » ou tout simplement « YX »), ou sur le castor apprivoisé de Marie de l’Incarnation (était-ce plutôt un canard boiteux?), je reviens sur les levrettes de Jules.

Si le chien de la célèbre marquise n’avalait que du pain détrempé, de quoi était donc constituée la pitance des quatorze petits lévriers de Jules? De grasses et appétissantes sauterelles vertes nappées de miel, accompagnées de citrons confits, servies dans une écuelle d’or remplie à ras bord de lait aromatisé à la cardamome?

Autres sujets d’inquiétude : pouvaient-ils seulement aller librement dans tout le palais? La nuit, étaient-ils confinés dans une jolie cage dorée, tout à côté de l’étang à crocodiles sacrés? Témoignaient-ils à leur maître affection ou indifférence?


Je donne ma langue aux chiens, comme on disait au XVIIe siècle.

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