mardi 5 avril 2011

Les Riopelle se ramassent à la pelle


Feuilles III, 1967
Jean-Paul Riopelle (1923-2002)

La beauté, qu’elle soit « bizarre » (Baudelaire) ou « convulsive » (Breton), n’a qu’un devoir : nous émouvoir. Qu’il s’agisse d’une toile, d’un livre, d’une chanson, d’une musique ou d’un paysage, si une forme ou un objet m’arrache des larmes, je sais que je suis en présence de la beauté.

Pourvu de cette sensibilité extrême qui me permet de voir ce que mes yeux ne peuvent entendre et ce que mes oreilles ne peuvent voir, je me suis donné pour mission de partager avec le plus grand nombre possible cette beauté-là du monde que certaines âmes nostalgiques appellent encore poésie.

Riopelle s’est toujours défendu d’être un peintre abstrait, mais personne ne voulait le croire. C’est que la plupart des gens ne savent pas regarder, pas plus d’ailleurs qu’ils ne savent écouter. C’est précisément pour eux que j’écris.

Dans la forêt laurentienne, en automne, les Riopelle se ramassent à la pelle, mais personne ne les voit.



1 commentaire:

  1. I like the photographer's case on the right of the faux chimney!

    RépondreSupprimer