vendredi 16 décembre 2011

Le genre de fille à embrasser les coquillages avant de les remettre à l'eau

C’est le genre de fille à embrasser les coquillages avant de les remettre à l’eau. Parce que cela, sans doute, lui rappelle son enfance, sa grand-mère, on ne sait pas. Peut-être au fond n’est-ce qu’une façon d’honorer la mémoire des poètes qui écrivent de si belles choses sur la mer, le vent, les étoiles, les oiseaux, mais parfois aussi des choses bien étranges, plus graves. C’est le genre de marraine qu’il aurait fallu à Baudelaire.

Le genre à ne jamais se remettre totalement de la beauté, de L’Écume des jours, de L’avalée des avalés, qui pleure encore la mort de son premier poisson rouge, qui dessine des étoiles de mer sur les gâteaux d’anniversaire, qui traque la beauté jusque dans la rougeur des tomates.

C’est le genre de fille à qui l’on écrit des poèmes, des romans, des chansons. Que l’on s’appelle Baudelaire ou Ronsard, Boris Vian ou Réjean Ducharme, Jacques Brel ou Jean-Pierre Ferland.

C’est le genre de fille qui, le moment venu, on le sait, fermera les yeux de sa grand-mère, cueillant une à une toutes les roses de sa vie.

C’est le genre de fille à qui l’on chante : « Écoute pas ça, tu vas mouiller ta robe », le genre de fille à qui je pense quand je pense à Marie.

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