vendredi 27 mai 2011

Ce petit je-ne-sais-quoi attendrissant des arbres

« La feuille de papier blanc, c’est ma pierre tombale. » Louis-Ferdinand Céline

L'au-delà, 1938
René Magritte (1898-1967)
D’où je suis, j’observe deux arbres. C’est drôle, mais c’est comme si je les voyais pour la dernière fois. Deux arbres qui probablement me survivront. Quelle image emporterai-je à l’heure de ma mort, la dernière, quoi, qui?

C’est que les grands arbres ont ce petit je-ne-sais-quoi attendrissant, peut-être parce qu’ils n’ont pas le choix de se trouver là où ils se trouvent, peut-être parce que, lorsqu’on meurt, on voudrait tellement pouvoir s’agripper à leurs branches. Les arbres ne nous rappellent-ils pas qu’il faut s’accrocher à la vie?

Ce n’est pas tant le soleil que nous regretterons alors, mais les arbres, le vent, l’herbe, les roses, les animaux, tout ce que notre main a pu saisir et tout ce à quoi elle pourrait encore s’accrocher, s’agripper, pour que la mort ne nous emporte pas.

Aussi, pour mieux affronter la mort, il nous faudrait des racines.

Quelle image emporterai-je avec mon dernier souffle? Une feuille de papier blanc, sans doute.

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