Un poète, 2012
Denis Payette |
Montréal, janvier 1886.
C’est un matin d’hiver, froid.
Le vent souffle en rafales et fait tourbillonner la neige.
L’enfant n’entend pas la
cloche qui annonce la fin de la récréation.
Le maître appelle l’enfant, à
deux reprises, mais sa voix se perd en écho dans l’air glacial.
L’enfant aux mains nues frissonne
de tout son corps.
Le maître a rejoint l’enfant.
« Il faut rentrer maintenant », dit le maître.
La voix est posée, se veut
rassurante. Puis il tend une main à l’enfant.
Mais l’enfant reste là,
inerte et frissonnant, son impossible bouquet de neige à la main.
L’élève et le maître arborent
le même sourire triste, mus par le
même pressentiment trouble.
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